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11 mai 2010

Chronique de concours (5)

Et enfin, le concours s'achève, son lot de souffrance périssant avec lui.


Au fur et à mesure que l’examen se poursuit, l’excitation des débuts laisse des débuts laisse bien vite place à un ennui et une irritation grandissante. On en est fatigué : le jeu n’est plus amusant, on connait le chemin, il n’y a plus les grandes découvertes précédentes, la routine s’est installée pour ne pas vous lâcher. Et un phénomène s’intensifie, marquant effectivement le basculement vers une nonchalance de plus en plus accentuée. La valse des démissionnaires devient de plus en plus importante. Qu’est-ce ? C’est ce mouvement général qui saisit une salle d’examen après une heure de composition, quand les gens obtiennent le droit de quitter la salle. Une grande envolée emporte la salle, qui est traversée de part en part par des vacanciers heureux de bâcler leur épreuve. Le premier jour, rare est celui qui ose affirmer d’emblée qu’il n’en a rien à faire du concours. Mais durant la semaine, le nombre augmente avec intensité. On peut noter une gradation, en franchissant les épreuves : la première est faite entièrement, sérieusement. Puis on se rend compte qu’on ne fait pas le poids, et la motivation diminue, l’intérêt s’estompe, et on a plus tendance à abandonner. Et le dernier jour arrive enfin.

Une atmosphère fébrile envahit les rangs. Les têtes sont déjà aux vacances, ou aux oraux –cela dépend de la personne. Le sentiment est palpable : certains viennent avec leurs valises pour disparaître le plus vite possible, et oublier rapidement cette semaine affreuse. Pour ma part, je répète une tradition que j’ai instaurée durant le bac, et que j’ai perpétuée à travers les différents concours, examens, blancs ou vrais, qui se sont suivis durant les années suivantes : je viens habillé comme si j’étais réellement en vacances ! Sont ainsi sortis maillot short, tongs, marcel, chemise à fleur, chapeau de paille, etc. Il s’agit de convaincre les autres, et de transmettre l’état d’esprit que tout est bientôt fini. Mais cette année, cela a été plus difficile que d’habitude de se vêtir ainsi, le temps ayant décidé de revenir à des caractéristiques hivernales. J’ai dû, la mort dans l’âme, abandonner les tongs.

Les élèves ne sont pas les seuls à attendre impatiemment que tout se termine. En effet, les surveillants aussi partagent une ambiance détendue. Et ce, particulièrement avec la lecture des messages que les étudiants ont été invités à laisser au secrétariat durant la semaine, pour souhaiter des anniversaires ou donner des dédicaces. Difficile à décrire, ce fut un pur moment absurde. Bref, il est temps que tout cela s’achève, on remarque des lenteurs dans la distribution, des quiproquos entre les organisateurs. La fatigue et la lassitude ont également touché les surveillants.

Lorsqu’on écrit, chaque moment est à savourer. Chaque moment nous rapproche un peu plus de la fin. Chaque paragraphe, chaque sous-partie est un pas décisif vers la fin définitive du concours, vers un dénouement tant attendu. Et c’est bon, on a fini. On range ses affaires tout excité, on dépasse le reste de la salle qui compose encore. En franchissant les portes et en récupérant sa convocation, on aurait presque envie de saluer tout ce public, acteur avec soi de cet événement désormais dépassé. On a alors envie de courir, de crier dans les couloirs, de piquer une tête pour célébrer les vacances (ce que j’ai fait au bac, après la dernière épreuve, en maths). Bref, on veut vivre pleinement, sans attendre qu’on soit soumis à une épreuve quotidienne, ou du moins pas avant l’année prochaine. Il est temps de se préparer pour les vacances désormais. Ou les oraux pour certains.

1083426_palmtree_playa_del_ingles


La chronique est ainsi achevée. J'espère qu'elle aura plu à ceux qui ont vécu ce concours, qu'elle aura parlé à ceux qui ont trimé, et qu'elle renseignera ceux qui le feront. Laissez-moi vos impressions...

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Commentaires
C
Valentin,<br /> je trouve que tu as très bien démystifié ce grand évènement mondain, voire même ludique, qui fait découvrir la seine saint denis au parisiens en khâgne.<br /> Pour la question des victuailles (4), étant moi même un adepte, je peux avancer une explication: la peur de la fringale. Ca m'est arrivé plusieurs fois, notamment dans la première khâgne, et c'est très dur de composer avec un coup de pompe.
G
"j'ai du, la mort dasn l'âme, abandonner mes tongs"xD<br /> <br /> Vraiment sympa cette série de chroniques, on retrouve bien tout les éléments d'un concours, qu'il s'agisse de l'ENS ou d'un autre type.<br /> <br /> bise
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