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7 mai 2010

Chronique de concours (3)

Aujourd'hui, attardons-nous particulièrement sur ces êtres qui errent entre les rangées, les surveillants.


Les surveillants semblent appartenir à un type bien précis d'être humains. Ils sont tous vieux. Et quand ils sont des hommes, ils ont du bide. Bon, je généralise un peu, mais ça reste assez proche de la vérité. Mais oublions leur apparence physique pour s'intéresser à ce qu'ils font. Car ils sont très intéressants à regarder et comprendre. Ils sont là, mains sur les hanches à scruter la salle, à la recherche d'une chose à faire. Ils se lancent alors dans une quête de la convocation à travers les rangées, d'une manière tout à fait illogique et incompréhensible, qui leur prend des heures. Ils organisent des courses de distribution de sujet, dans lesquelles ils affrontent leurs collègues et espèrent faire un meilleur temps à la rangée qu’eux. Et ils se trainent pour distribuer des copies et des brouillons. Ils font leurs comptes d'apothicaires, recomptant chacun six fois le nombre de convocation pour vérifier que le nombre de gens dans la salle est le bon. Ils aiment le travail bien fait et prennent leur temps pour, quitte à observer des règles tout à fait débiles, comme nous le verrons plus loin.

Comment font-ils pour ne pas péter un câble, à rester cinq ou six heures debout ? On dirait des récifs isolés au milieu d'une mer d'élèves affalés. La seule terre à l'horizon est le compatriote à l'autre bout de la salle avec qui on aimerait bien discuter. Peut-être que ça les fait marrer de surveiller des gens... On peut presque deviner leurs professions en les regardant uniquement. Il y ainsi le prof de sport : c'est le seul qui n'est pas en chemise, et est un peu maladroit avec le mobilier comme s'il n'avait pas l'habitude d'être dans des bâtiments. Il y a le sévère et rachitique prof de maths au cou interminable qui vous glace le sang en vous donnant une feuille de brouillon. Il y a le joufflu et débonnaire prof d'éco ou d'histoire, qui a l'air prêt à vous aider à composer, etc.

Les surveillants forment en fait une petite armée au sein duquel la hiérarchie est précise. Il y a le/la chef, c'est celui/celle qui a le droit de toucher au micro pour faire des vannes pourries, et de s'asseoir. Et les autres qui distribuent, et restent debout. Cette organisation sociale est particulièrement visible quand le chef marche dans les rangées et qu'il aperçoit un élève en détresse, dépourvu de feuilles appelant à l'aide. Il adresse alors un rapide signe à ses sous-fifres et ceux-ci se ruent pour aider l'élève, le premier arrivé remportant probablement un succès d'estime auprès du patron.

Mais l'aspect paramilitaire de l'encadrement se révèle apparemment à la fin d'une épreuve. C'est ce qu'on m'a raconté car je ne suis plus là depuis un moment déjà. Ainsi, quinze minutes avant la fin, on ne peut plus partir et il faut attendre le terme de l'examen pour vider la salle. Quand l'heure sonne, il faut poser son stylo, se lever, attendre que la copie soit ramassée, attendre sa convocation, se rasseoir, se relever, etc. Tout cela sous les ordres beuglés par le surveillant général. C'est ce que l'on m'a dit, et si j'ai fait une erreur dans la retranscription, merci de me le signaler. Bref, cela ressemble un peu à une prison. Bientôt à quoi aurons-nous droit ? Les mains derrière la tête, face au mur en attendant que les copies soit récupérées ?

921842_abandoned_jail

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Commentaires
A
Aujourd'hui, dernier jour de partiels pour moi, dans une salle atteignant 200 élèves. Je comprends totalement le coup du surveillant général et de ses sous fifres, ainsi que "la course à la distribution des sujets", même si, lorsque ce sont de vieilles dames, on peut excuser leur mollesse ! :)
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