Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un billet par jour ?
Archives
30 mars 2010

Volte face

Les gens sont quand même marrants à regarder. C'est fou ce que l'on peut deviner juste en fixant leurs visages.


J'aime bien observer. Particulièrement les gens. Et encore plus leurs visages. Que ce soit en classe, dans le métro, au cinéma, dans des files d'attente, dans la rue, etc. Le visage est une sorte de reflet de la personnalité de quelqu'un, son attitude trahit ses pensées, son port révèle ses habitudes. Mais pour vraiment s'amuser, il faut regarder le visage des gens quand ils sont inattentifs et qu'ils dévoilent alors leurs véritables natures. Ils ne doivent pas être en train de lire ou de regarder devant eux : il faut les surprendre quand ils sont en veille, quand ils sont en mode de repos, perdus dans leurs pensées, le regard vague fixé dans le vide. On peut ainsi espérer découvrir leur moi profond, sans le masque inhérent au comportement social. Ou plus simplement, on peut rire des grimaces inconscientes qu'ils font. Bien sûr, ce n'est pas comme si l'on découvrait un aspect fondamental d'une personnalité, et il peut en être autrement, mais cela joue tout de même sur l'empathie que l'on peut ressentir.

469726_ostrich_1

Il y a ainsi les visages sévères. Les gens qui sont pas bien réveillés le matin. Ils ont les sourcils froncés, comme s'ils étaient en colère contre leur état. Le visage est généralement parcouru de tics nerveux : les commissures des lèvres qui s'agitent, les lèvres qui se frottent, les sourcils qui montent et descendent sans arrêt, confirmant leur caractère peu joyeux. Les tristes, quant à eux, voient leur attitude se jouer au niveau des yeux. Ils ont les arcades contractées par les muscles, les sourcils arqués vers le ciel, et les yeux implorant. On les sent absorbés, se jouant en boucle le film des événements qui les a conduit ainsi. Et pour les heureux, ils sont caractérisés par leurs petits plis aux coins des yeux, et leur regard qui virevolte comme s'ils voulaient accrocher d'autres visages et transmettre leur joie. Leurs lèvres sont ouvertes et on voit leur dents, dessinant un demi-sourire, imprimé inconsciemment avant que la raison ne reviennent et ne l'indique franchement. Enfin, il existe un autre genre mais moins courant : les non-expressifs. Car il est très difficile de ne rien dévoiler. Dur de ne pas se trahir, de détendre tous les muscles de son visage, de laisser vivre les organes, les laisser réagir aux mouvement de notre corps sans les diriger. En fait, on a l'air d'un idiot car c'est comme si l'on avait rien à l'esprit, la bouche pendante.

En général, ces expressions s'accompagnent de mouvements du corps : position des mains, des pieds, la façon de se tenir, d'occuper l'espace. Les idiots ne dépendent plus de leurs corps et sont affalés, reposant tant bien que mal sur leurs jambes. Les sévères répandent une volonté conquérante et tiennent fièrement leur place. Les heureux sont à mi-chemin et de toute façon s'en foutent, ils sont content et cela leur suffit. Quant aux tristes, ils sont recroquevillés sur eux-mêmes, redoutant le prochain coup du destin. Ainsi, quand on prend conscience de la façon dont on se montre aux autres en toutes circonstances, on peut la modifier et choisir de dévoiler un visage, artificiel ou non. Mais désormais, on ne présente plus un reflet de soi. C'est un détournement et un retour du masque social. Au risque de ne plus savoir comment se comporter.

Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 17 222
Publicité