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17 mars 2010

Sociologie du métro, part. 1

Un petit article sur le métro, ça faisait longtemps... D'autant que celui-ci se compose de deux parties, la deuxième arrive demain.


Dans le métro les gens se comportent vraiment bizarrement, il semblerait qu'à partir du moment où ils ont plongé dans les entrailles de la terre, les lois habituelles n'aient plus cours. L'atmosphère particulière des stations bouleverse les réflexes normaux et l'on se met à réagir étrangement. Peut-être est-ce dû au fait que nous ne sommes jamais seuls et qu'il y a toujours quelqu'un pour nous surveiller, pour observer notre comportement. En générale ce type c'est moi. Et j'essaie de ne pas louper vos mouvements.

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Les métros s'arrêtent souvent entre deux stations, généralement quand on s'approche du terminus d'une ligne, pour attendre que la voie soit dégagée. Ou du moins c'est ce que j'ai l'impression de comprendre. Mais certains ne s'attendent pas du tout à cela et lorsque le wagon se met subitement à l'arrêt, au beau milieu d'un couloir obscure, les gens réagissent différemment. C'est là qu'on reconnaît les habitués. Je ne sais pas comment fonctionne le métro lyonnais (spéciale kasse-dédi à Val) mais à Paris, sur la ligne 6 que je prends tous les jours, le métro stoppe régulièrement en arrivant vers Nation. Tout d'un coup, le wagon s'arrête donc et on pourrait donc s'attendre à quelques réaction de panique de la part des gens mais non. Étrangement, personne ne bouge. La plupart par habitude. En revanche, à la différence des habitués qui continuent leur lecture/écoute/ennui sans broncher, les nouveaux usagers s'immobilisent aussi mais plus par peur. Ils ont alors les yeux qui parcourent dans tous les sens l'habitacle, passant des visages aux fenêtre aux boulons, dans l'espoir de trouver une réponse. Et quand le train repart enfin, c'est avec soulagement qu'ils osent se dégourdir les jambes crispés.

Les gens dans le métro sont, pour la plus grande partie, vraiment inattentif. Outre le fait qu'ils ratent quotidiennement le spectacle ordinaire de la vie, ils ratent parfois leur station. En effet, perdus dans leurs pensées ils ne se rendent pas compte que leur trajet est terminé, comme ils le font d'habitude en sautant en vol de leur wagon dès les portes entrouvertes. Et c'est quand ils s'en aperçoivent que cela devient amusant. Il y a deux catégories de personnes : ceux qui se ruent dehors alors que le signal a retenti, et ceux (dont je fais partie) qui descendent à la station d'après comme si de rien n'était. Les premiers sont évidemment les plus drôles à observer : si vous arrivez à capter leur expression quand ils déchiffrent le nom de leur station, à moitié endormis, fou rire garanti. Et le vacarme de gestes qui s'en suit n'est pas mal non plus, digne d'un film d'action hollywoodien avec terrible saut au ralenti. Les seconds sont plus difficile à cerner, mais on les sent se fustiger intérieurement d'avoir raté leur arrêt habituel.

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Commentaires
C
à Lyon le métro marche bien, en général (c'est quand même the place to be)... Mais il y a parfois de très subtils disfonctionnements, assez pervers au demeurant; par exemple, il arrive que le temps qui sépare la fermeture des portes du redémarrage du métro soit légèrement plus long que de coutume. Décallage sans gravité pour n'importe quel novice du réseau métropolitain lyonnais. Mais l'habitude aura développé chez les usagers les plus réguliers une stratégie d'auto-conservation consistant en une légère inclinaison du corps dans le sens opposé à celui de la circulation du wagon, permettant, par contrebalancement, d'éviter la désagréable (et plus ou moins violente) projection du dit corps contre une vitre, un siège, voire le corps d'un autre passager. La perception auditive de la sonnerie annonçant la fermeture des portes du métro s'associe donc intuitivement à une légère inclinaison corporelle, salvatrice dans la mesure où le timing est respecté. Car en effet, s'il s'avère que le métro démarre un peu plus tard, on s'aperçoit vite qu'on est en train de se pencher dangereusement vers son voisin, de manière aussi inutile que passablement ridicule.
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