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19 février 2010

Photographie

Mon petit côté relou m'amène à râler contre les changements qui altèrent les arts que j'apprécie. Aujourd'hui, la photo.


Cette réflexion semble similaire à celle qui portait sur la musique ou le cinéma : je déplore la fin d'un certain type d'art matériel au profit du tout-numérique. Je ne condamne pas ce dernier qui constitue le meilleur moyen de rendre accessible au plus grand nombre ces formes d'art, mais si cela se fait au détriment d'un certain type de médias, et que cette révolution numérique entraine leurs disparitions physiques, je ne peux que m'opposer. Et la photographie semble être atteint par ce mode de fonctionnement.

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Je ne pense pas m'insurger contre quelque chose d'absurde car je suis moi-même un enfant du numérique, que je connais bien, et dont je peux alors cerner les défauts. La photographie numérique a donc toujours été pour moi la forme prédominante et les photos à l'argentique relevait plutôt d'un passé fantasmé au charme suranné que l'on découvrait en feuilletant des albums. Peut-être est-ce pour ça que j'ai peine à voir l'argentique disparaître : il y a une dimension nostalgique qui s'inscrit aussi dans cette opposition. J'aimerai également mettre en lumière le fait que le mot « argentique » semble être apparu avec la naissance du numérique. Drôle, non ? Avant, on ne le nominait pas (ou peu) parce que c'était la seule forme existante et « photographie » suffisait...

La caractéristique matérielle de la photographie est quelque chose que je ne veux pas perdre. Il y a quelque chose que je trouve supérieur dans le fait de disposer d'un tirage sur papier photo et de l'accrocher dans un cadre au mur ou de le ranger soigneusement dans un album, par rapport à ces photos « fast food » que l'on fait défiler sur un écran d'ordinateur qui peuvent disparaître en un bug.

Surtout, la prise de photo s'est modifiée. Pas forcément de manière négative : on peut désormais mitrailler sans risque de voir la péloche manquer. Mais peut-être cela se fait-il au détriment d'une dimension artistique ? Avec le numérique, l'art existe toujours mais uniquement si l'on le choisit. Alors qu'avec l'argentique n'importe quelle photo est unique et s'imprime sur pellicule, implique un cadrage, une lumière, une ouverture du diaphragme décisive sous peine de gâcher une prise. J'ai récemment acquis un appareil numérique auquel je ne suis pas encore habitué et j'ai l'impression de trouver dans cette situation une perte de la sacralisation de la prise de photographie, car jusque là c'est sur mon vieil argentique des familles que je me suis fait la main.

Je le répète, je n'adresse pas une critique au numérique en soi qui est un formidable outil pour découvrir la photographie (ou la musique et le cinéma) mais la considération finale qui apparaît ne me plait pas. Chez moi, j'ai des albums photos qui s'arrêtent en 2002. La suite est sur ordinateur... Si ces deux modes pouvaient continuer à exister l'un à côté de l'autre, je serais heureux mais c'est le marché qui dicte sa loi et le développement sur papier photo coûte trop cher car il se raréfie, les compagnies ne sortent plus d'appareils photos argentiques, et les studios de développement ferment leurs labos. Cela ne tient qu'à vous de faire perdurer cette attitude : sur internet on peut trouver à pas cher des appareils d'occasion en bon état de marche. Ne laissez pas mourir la photographie telle qu'elle est née.


Je suis en vacances donc je fais une petite pause. A très bientôt...

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Commentaires
A
Mais c'est moi, qui aie cours, maintenant ! Je veux des billets, pendant tes vacances...petit veinard...
V
Tu expliques parfaitement la nuance que je voulais développer dans ma critique du numérique, et mieux que moi. Je suis donc entièrement d'accord avec toi.
V
Je suis parfaitement d'accord avec toi sur l'importance de l'argentique dans la photo - il me semble que d'étudier l'histoire de la photographie me rend nostalgique d'un objet que j'ai manipulé en faisant des premiers pas (catastrophiques?) dans la photo...Cependant je pense que le numérique ne signifie pas forcément une perte d'inspiration artistique: finalement, l'objet en soi n'est pas le problème, c'est la manière dont l'utilisateur s'en sert qui est importante. Tout le monde n'a pas la "fibre artistique", ou plutôt l'envie de créer des photogrammes encrés dans un certain esthétisme. La photo, tout comme le cinéma, n'est pas un art originel, il reste fondamentalement une invention née pendant l'industrialisation, et le daguerréotype, prestigieux ancêtre, s'est vu utilisé avant tout à des fins commerciales. On peut considérer la photographie de différentes manières: quand nous y voyons un média vers la création artistique, d'autres y voient simplement un objet utilitaire pour retenir des instants fugaces de vacances ou de soirées...Le numérique n'est pas le diable et permet également de créer du beau, seulement il faut pour cela y attacher de l'importance. La photo s'apprend, et tout le monde n'a pas une culture des médias comme la tienne. Pour autant, je reste d'accord avec toi sur le principe fondamental de ton billet: la lutte contre la disparition de l'argentique. Tout comme pour le cinéma avec l'arrivée du 3D, je pense qu'il est nécessaire de ne pas oublier trop vite certaines formes qui peuvent paraître vétustes aujourd'hui, ne serait-ce que pour l'aspect historique de ces objets, profondément encrés dans notre histoire, et dans celle de l'art. <br /> Et pour éviter la perte des photos numérisées, un seul moyen: l'impression de nos bien jolis clichés sur papier glacé via une bonne imprimante - ou la grosse machine jaune et bleue dans tous les petits supermarchés. Bien sûr, la dépense de quelques euros est alors nécessaire. D'ailleurs, l'aspect mercantile de l'art aujourd'hui serait une bonne idée de billet...<br /> Bisous.
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