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16 février 2010

Voyage en RER

Vous avez eu droit aux billets sur le métro. Mais quid du RER ? C'est désormais chose faite.


Pour moi, prendre le RER ressemble fortement à partir en voyage. Spécialement quand le départ est à Gare de Lyon ou Gare du Nord : vous vous frayez un passage au milieu des familles hagards à la recherche du bon tableau pour regarder l'heure de départ de leur train. Bien sûr pour que cela consiste vraiment en un voyage il faut espérer aller un peu plus loin que la zone 3. Je parle du vrai trajet en RER, celui qui prend plus de quarante-cinq minutes. Celui qui nécessite qu'on bloque la matinée ou l'après-midi. Celui qui, quand on rate son train implique de décaler le voyage de plusieurs jours. J'exagère à peine.

Ma chérie habite pratiquement au terminus d'une des lignes desservies par le RER transilien. C'est à dire qu'autour de sa maison s'éparpillent les campagnes, les forêts et les champs. Il paraît même que la Seine y a une couleur bleue. Et depuis la fenêtre du wagon, j'ai parfois cru voir quelqu'un faire du ski nautique dessus. Cela voudrait-il dire qu'il ne doit pas avoir peur de voir une troisième jambe lui pousser après un contact prolongé avec l'eau ? Bref, vous l'aurez compris, on a pas vraiment l'impression d'être proche de Paris. Et peut-être que nous ne le sommes pas après tout. C'est facile à deviner : si la grosse ville la plus proche possède moins de trois supermarchés, c'est que vous avez quitté la proximité de la capitale.

Lors du voyage, on est amené à traverser une flopée de petites gares, portant des noms les plus folkloriques les uns que les autres. Ces noms se signifient évidemment rien pour personne. A part ceux qui sont obligés de s'y arrêter tous les jours. Il faudra d'ailleurs que je me renseigne un jour sur la linguistique originelle de la région de l'Ile de France, parce que des noms comme « Marolles en-Hurepoix » ou « Ozoir la Ferrière », ça ne s'invente pas. Toujours est-il que bien souvent, on se retrouve au beau milieu d'un réseau de tristes maisons grises de bord de gare sous un ciel lourd de nuages. Mais dès que la lumière revient, on se surprend à surplomber un charmant village riant et coloré. Sauf pour Jusivy.

On longe les usines désaffectées, taguées, envahies par les ronces et les mauvaises herbes. Reconverties en (dangereux ?) terrain de jeu, ces ruines laissent deviner une autre idée de la région parisienne que les petites villes collées entre elles des alentours de la mégalopole parisienne. On découvre plutôt de minuscules stations balnéaires de bord de Seine, tandis que le train longe les rives et qu'on aperçoit les infrastructures informelles qui permettent de transporter une chaise longue au milieu de la rivière, et les bancs qui font face à l'étendue d'eau sous des arbres dénudés.

J'ai vraiment l'impression de partir en voyage quand je m'écarte de la grisaille intra muros. Cette découverte émerveillée des environs de la capitale est pour l'instant liée au fait que je ne suis pas encore désabusé par le trajet. J'ai la chance de ne pas le prendre tous les jours, uniquement quand je dois me rendre en banlieue pour voir des amis ou ma chérie. Heureusement la campagne française reste encore pour moi quelque chose d'inconnu que je trouve agréable à regarder et traverser.

1227526_railway

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Commentaires
C
Je retiens l'emploi du "quid", un dangereux pas vers la hattinguïte. Attention à la fornérisation précoce...<br /> un ami qui te veut du bien.
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