Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un billet par jour ?
Archives
9 février 2010

Musique et film, part. 1

Vous me voyez souvent parler de musique, et plus précisément de musique de film, notamment avec mes billets consacrés à la BO de ma vie. Mais alors qu'est-ce qu'une BO précisément ? Voici quelques explications...


Lorsque de la musique est employée dans un film, il faut comprendre qu'elle a toujours une fonction. La musique n'est jamais choisie au hasard, le monteur/producteur/scénariste a toujours une idée derrière la tête. Tout d'abord, la musique peut-être en son in ou en son off. In, cela veut dire que la source sonore vient de l'histoire qui est représentée, que la musique vient de l'univers du film, tandis que off désigne tous les sons qui sont rajoutés en post-production (chanson, bruitage, voix...). Lorsqu'elle est in, c'est à dire qu'elle provient de la diégèse de l'histoire, cela veut dire qu'elle est la version sonore de ce que l'on voit à l'écran. Si des musiciens jouent, si la scène se déroule dans un concert, on entendra le produit de leurs mouvements. La musique a donc un rôle (important ou non) dans la narration du film, elle fait partie de l'histoire racontée.

Quand on fait face à une musique en off, celle-ci peut recouper plusieurs fonctions. Elle peut situer l'action. Traditionnellement, lorsqu'un film se déroule dans un cadre qui nous semble étranger, exotique, la musique est là pour souligner cet éloignement. Ces décors sont donc caractérisés par une musique folklorique qui donne un repère au spectateur. Que ce soit des chansons orientales, aux accents latins ou africains, le procédé est clairement identifiable.  Les effets musicaux peuvent également soutenir la diégèse en ceci qu'ils expliquent ce qu'il s'y passe, s'y passera ou a pu s'y passer. L'homme de la plaine d'Anthony Mann voit ainsi son introduction être rythmée par des tambours qui sont évidemment reliés aux indiens dans le registre du western, et permettent de comprendre que la charrette que l'on voit brûlante a été attaquée par une tribu environnante.

Essentiellement, l'emploi de musique est utilisé pour faire passer une émotion. Prenons par exemple les films muets. Avec une absence de son et des dialogues exprimés par des cartons, tout se passe sur le visuel et les expressions des acteurs et du réalisateur. La musique provient, quant à elle, d'une partition jouée en annexe et peut donc aider à la compréhension de l'histoire. La musique évolue alors entre des tons dramatiques, comiques, ou tragiques. Dans les films d'horreurs, quasiment tous les ressorts scénaristiques fonctionnent grâce à l'utilisation d'un thème particulièrement stressant. Apocalypse Now est l'un des meilleurs exemples de ces chansons qui transcendent la diégèse, avec ceci de particulier qu'elle relève également d'un son in : la charge des hélicoptères soutenue par la Chevauchée des Walkyries donne un souffle épique inégalé.

Le plus souvent la musique donne un sentiment en accord avec ce qu'il se passe à l'écran, pourtant il est beaucoup plus intéressant quand ce n'est pas le cas. Ainsi dans la fabuleuse série de David Lynch, Twin Peaks, les chansons composées par Angelo Badalamenti sont en totale dissonance avec l'angoisse qui se dégage de l'intrigue : elles sont de douces ballades aux accents jazzy qui rappellent  que ce que l'on voit n'est pas toujours ce que l'on croit.


Cela vous plait ? La suite arrive demain...

Publicité
Commentaires
B
Arrr... je reste sur ma fin! J'étais super accroché et paf, fin de l'article. Tu pourrais faire dans une prochaine partie quelque chose sur les films d'horreur plus en détail? <br /> <br /> Par contre je suis un peu en désaccord avec ton explication "in" et "off" qui est un peu contradictoire. Le rapport entre le type de prise de son et le rapport à la diégèse n'est pas aussi unilatéral.<br /> Tu dis : "off désigne tous les sons qui sont rajoutés en post-production" et ensuite tu l'associe aux sons extradiégétiques. Or un son intradiégétique est souvent rajouté en post prod. que ce soit la post-synchro des voix (et le néo-réalisme, on a oublié alors!) ou même des pistes musicales, le son d'une radio, du téléviseur, etc. <br /> Et puis tu te contredis ensuite, tu donnes comme exemple "bruitages, voix" qui sont justement des sons off (rajoutés en postprod.) et qui pourtant sont bien intradiégétiques.<br /> Je fais le chieur, je sais!
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 17 222
Publicité