Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un billet par jour ?
Archives
4 février 2010

Concentration parisienne

J'aime avoir de la place pour vivre. Comme je ne la trouve pas dans ma chambre d'étudiant, je vais la chercher dans la ville. Et je cherche encore...


Un des points qui font que j'apprécie particulièrement Casablanca est que la ville s'étend sur des kilomètres et des kilomètres... Comme un gigantesque poulpe qui promène ses tentacules de quartiers en quartiers, la ville n'est pas bien haute et se propage depuis la plage jusqu'à loin à l'intérieur des terres, là où l'iode ne porte pas, et où le graillon dispute à la pollution la prééminence dans l'atmosphère. Casa n'est pas vraiment une ville concentrée, elle est parsemée de terrains vagues, de maisons basses avec jardins, et à part quelques collines, le sentiment qui se dégage est celui du plat, tout comme les toits de maisons. Les lieux où les immeubles haut perchés foisonnent sont rares et cette hauteur reste toute relative : le soleil trouvera toujours un moyen de se prélasser sur les chats errants qui pullulent dans les ruelles. On trouve plusieurs grands espaces, mais celui que j'ai le plus pratique reste le Lycée Lyautey, avec ses grandes cours à même de laisser la lumière s'épanouir. Paradoxalement, ceci s'oppose à ce que l'on peut ressentir dans la médina. La vieille ville qui est un obscure enchevêtrement de dédales offre au visiteur des rues étroites au possible, où l'ombre rafraichissante est un cadeau après une dure journée. Il semblerait que les influences européennes soient à l'origine de la luminosité de Casa, comme si venant du Nord, les Français avaient voulu se prémunir du froid en toutes occasions grâce à l'astre solaire.

Paris semble bâtie sur le contraire. Issue de l'Ile de la Cité et de sa rencontre avec les localités voisines, la capitale n'a bientôt plus eu de place pour s'étendre et a donc chercher à grappiller de l'espace vers le haut. N'importe quel immeuble de moyenne envergure peut rivaliser avec les « immenses » tours du Twin Center de Casa... Tout reste concentré donc, tassé sur lui-même, empilant les gens les uns sur les autres vers des cieux toujours plus proches. Les quelques espaces offerts par la verdure sont encerclés par des pointes acérées. Mais j'ai réussi à découvrir certains endroits où la lumière peut parcourir des étendues vides à sa guise. Du côté de la Bibliothèque Nationale de France, vous pouvez trouver une suite d'espaces qui, s'échelonnant, laisse la place au ciel pour emplir l'environnement. Avec l'enchainement Seine-BNF-rails de la gare d'Austerlitz, sur près de 300m, on trouve une exception parisienne. J'aime particulièrement cet endroit, je ne m'y sens pas enfermé et, lorsque le soleil brille, il est très agréable de s'assoir sur le parquet de la Bibliothèque, voir les rayons se refléter dans les verres des fenêtres omniprésentes et illuminer le reste de l'étendue, faisant un pied de nez à la concentration parisienne.

DSC00033

Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 17 222
Publicité