Hooliganism
Aujourd'hui un petit texte autour d'un thème qui m'intéresse particulièrement. Je suis un grand fan de football et il faut dire que le mouvement hooligan m'a toujours intrigué. J'ai mené mes petites recherches par-ci, par-là, lu quelques livres, et en ai tiré des idées. Les voici...
Tout le monde connait le phénomène du hooliganisme, mais les gens savent-ils ce qui caractérise ce mouvement ? Il faut différencier l'énergumène qui surgit dans le stade pour se battre avec un supporter d'une autre équipe, au mépris des règles inhérentes à la vie en société, et qui peut blesser un père de famille, accompagné de ses enfants pour la simple raison qu'il n'aime pas la même équipe. Ce dont on parle alors, c'est d'un voyou pur et simple. Le hooligan, quant à lui, aime également le sport mais à la différence du précédent casseur, il ne se bat pas contre n'importe qui mais contre les membres de la firm adverse.
Peut-on dire que le hooliganisme est spécifique au football ? C'est un raccourci que les médias empruntent volontiers, mais à mon avis, ce n'est pas aussi simple. C'est difficile à dire car on peut considérer le hooliganisme comme un sport à part entière avec ses règles et ses classements, qui profite du calendrier du foot pour rencontrer d'autre équipes. C'est à cause de ce parallèle avec les rencontres sportives en rapport avec le foot que l'on assimile ces deux « sports ». Le fait est que ce mouvement se constitue autour d'une même passion commune pour un club, et que le hooligan défend les couleurs de son club favori. Mais contrairement au casseur il fait la part des choses et choisira l'affrontement encadré en dehors du stade, à l'écart des caméras de surveillance et des forces de police, et surtout loin des familles qui n'ont rien à voir avec cela. Si le foot a été choisi comme vecteur de réunion, c'est parce qu'il est le sport le plus populaire, le plus simple à comprendre et donc le sport provoquant le plus d'émotion. A la différence du rugby plus guindé, pourtant héritier d'une tradition populaire, mais aujourd'hui plus bourgeois. Le hooliganisme est en quelque sorte un hobby à part entière. Certains rentrent chez eux après le match, d'autres vont au pub, et certains vont se battre.
Dans l'inconscient collectif, ce mouvement est considéré comme très dangereux depuis le drame du Heysel qui a causé la mort de près de quarante personnes. En France, avec les troubles récents des matches PSG/OM, la confusion entre supporteurs casseurs et voyous et hooligans est établie et il faut avouer que j'ai du mal à discerner désormais ce qui les sépare. On note également depuis les années 80 une radicalisation de la part des membres de firms hooligan, et une dérive vers l'extrême-droite, surtout en Angleterre.
J'espère que vous l'avez compris, je ne veux en aucun cas faire l'apologie de ce mouvement, je veux simplement vous faire partager mes quelques réflexions à son propos. Pour ceux qui, comme moi, seraient intéressés par cette sous-culture particulière et par les caractéristiques sociologiques qu'elle développe, je ne peux que vous conseiller l'excellent livre de John King, Football Factory. Toutefois, évitez son horrible adaptation au cinéma. Si le format audiovisuel vous intéresse, le récent (Green Street) Hooligans avec Elijah Wood est un bon exemple pour se familiariser avec les codes du mouvement.