La bouse du jour

Voici une petite critique de film. Et ce n'est pas la dernière. Aujourd'hui sur le grill, l'infâme Cinéman.

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Je vais souvent au cinéma. Le fait de l'étudier y est pour beaucoup. Néanmoins, je ne suis pas un de ceux qui crachent sur tous les films récents car justement ils sont récents. Je suis très ouvert et je peux considérer Paris, Texas comme le meilleur film de tout les temps, mais également être un grand fan de la saga American Pie (tous, même ceux sortis en direct to DVD). Bref, tout cela pour vous dire que je pense pas être quelqu'un de difficile en matière de cinéma. Je sais que quand je regarde un nanar, que c'en est un et mon jugement est donc revu. Je ne vais pas attendre de ce genre de film les qualités d'un chef d'œuvre.

Hier je suis allé voir Cinéman, de Yann Moix. Je suis un grand fan de Frank Dubosc, et la bande annonce ainsi que les quelques extraits que j'avais pu voir, m'avait vraiment fait beaucoup rire. Je tire alors mon chapeau à la société de production qui a su tirer les seuls passages drôles et réussir un coup marketing ahurissant, en donnant envie de voir le film, au vu du produit final. Car en effet, Cinéman est le plus mauvais film qu'il m'ait été donné de voir depuis très longtemps. Tout est mauvais ici. Les acteurs (à part Dubosc qui fait du Dubosc, on aime ou pas), la réalisation, le montage, les décors, les cadrages. Tout, sans exception. C'est une déception sans pareil qui m'a saisis lors de la projection. On aurait dit que tout avait été fait exprès pour qu'il en soit ainsi. Comment un tel film a-t-il pu être financé ? Comment, alors que tant de projets échouent, une telle bouse, a-t-elle pu être distribuée ? Comment Frank Dubosc, qui n'est pas pourtant le dernier des idiots a-t-il pu accepter de jouer dans un film au scénario si mal fichu ? On peut penser que c'est car sur le papier, l'histoire était alléchante. Un homme qui rejoue certains des classiques du cinéma, quelle plus belle déclaration d'amour au septième art ? C'était sans compter la « patte Yann Moix ». Outre le fait de placer les chansons les plus insupportables sur des scènes particulièrement énervante, ce dernier a le culot de faire doubler en post-synchronisation la plupart des scènes tournées car elle n'était pas suffisamment bonne. Comment ne pas se rendre compte que cela n'allait pas coller avec les images ? Les deux-tiers du film ressemblent ainsi aux séries mexicaines doublées en arabe. C'est ridicule. Les acteurs se doublent eux-même en essayant de se caler, sans jamais y arriver. Mais vraiment jamais. Quelle était, en outre, cette idée saugrenue de jouer avec les couleurs de la sorte ? Quand on travaille la couleur dans un film, il faut avoir une idée derrière. Pas le faire pour le plaisir. Les décors et les costumes sont les plus moches possibles. Enfin, pourquoi écrire un scénario si inexploité ? Les personnages apparaissent et disparaissent sans que l'on sache pourquoi. Personne n'est caractérisé. Personne n'est expliqué. Pierre Richard est ainsi un total inconnu mais est à l'écran toutes les cinq minutes. Et que l'on ne me dise pas que c'est pour le mystère, le suspens... Cela aurait pu être justifié, mais rien dans le film ne va dans ce sens.

Cinéman est donc une immense déception et une bouse innommable. Je vous en conjure, vous qui pouvez lire cette critique : n'allez pas le voir. Ne donnez pas de l'argent à des gens qui bafouent le cinéma a un tel point.