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29 octobre 2009

De la pub

Vous m'excuserez, mais je vais faire un peu de pub, pour un site qui m'est cher. En effet, il se trouve que je bosse également pour un site de chronique musicale : Destination Rock. Je ne sais pas si vous êtes habitué au concept du webzine, mais en gros, mes collègues et moi chroniquons tout ce qui a un rapport au rock (de près ou de loin). Ainsi, vous pouvez retrouvez sur le site, articles et chroniques de disques, livres, DVDs, éditos, review de concerts...
Ce genre de site est actuellement en plein essor, vous en trouvez de nombreuses versions, plus ou moins spécialisées, plus ou moins littéraires. Notre intention à nous, chez Destination Rock, est celle de la qualité. Nous ne versons pas dans la chronique effrénée des disques récents le plus rapidement possible. Nous défendons des chroniques argumentées, littéraires et nous refusons les pressions des maisons de disques si celles-ci n'assurent pas de leur côté des conditions décentes pour chroniquer leurs groupes. C'est un autre débat que je développerai plus tard. Nous essayons également de rendre la lecture du site la plus agréable, grâce à un lecteur qui vous permet d'écouter en parallèle à la lecture le disque chroniqué.
Toujours est-il que nous avons, récemment, proposé une idée originale : pendant une semaine, tous les jours un genre différent, avec 12 chroniques appropriées, soit un total de 84 chroniques inédites en une semaine, brassant sept genres : Le tour du rock en 7 jours !


Je me permets ici de vous faire partager quelques une de mes chroniques. Si ça vous intéresse, la suite est sur le site !

Coldplay - A Rush of Blood to the Head - 2002

cold

Coldplay, le groupe de tous les superlatifs. Considéré par certains comme la meilleure formation actuelle et par d'autres comme les pires poseurs. Tout le monde possède un avis là-dessus. Et pour tout vous dire, avant de vraiment me pencher sur ce dossier, je n'en pensais pas des choses très sympathiques. Il faut se l'avouer, entendre un single matraqué par les radios à longueur de journée, vous rend à force totalement hermétique à celui-ci. Mais si le débat est tel à propos de Coldplay, c'est qu'ils ont su provoquer l'intérêt à une certaine époque. Après un premier album, Parachutes, à la facture plus que correcte, qui a éveillé les esprits et qui a réussi à attirer les radios, c'est de manière décisive avec A Rush of Blood to the Head que le groupe a su s'imposer dans les hautes sphères de la musique occidentale contemporaine.

Coldplay possède du talent, c'est évident, et évolue sur cet album entre rock alternatif aux forts accents mélodiques et pop maitrisée et atmosphérique. La recette amorcée sur Parachutes est ici portée aux nues et le piano, instrument de prédilection de Chris Martin, explose véritablement aux côtés des riffs électriques. Le duo guitare/piano se suit, se répond, s'entremêle et constitue l'ossature de A Rush of Blood to the Head. La batterie, qui était quelque peu en retrait auparavant, s'exprime avec volonté et ouvre ainsi de manière percutante, soutenant le propos des autres instruments. Grâce à cette diversité, le groupe se permet d'évoluer entre plusieurs tonalités. Tantôt la gravité prend le dessus et le piano se fait impérial, la voix de Martin liant les musiciens, les portant, constituant l'élément permettant de faire raisonner la musique du groupe. Tantôt c'est une gaieté inouïe qui se dégage. Je pense ici à "Clocks" qui me semble un des meilleurs remèdes connus contre la morosité.

On ne peut pas dire que Coldplay refuse et rejette l'aspect commercial qu'on lui reproche souvent. Mais il sait se saisir de celui-ci -sans renier sa qualité, bien au contraire- pour aller vers l'efficacité et produire des morceaux époustouflants de virtuosité. Ainsi le choix des singles révèle bien un désir d'affirmer la polyvalence du groupe. Tandis que "In My Place" se pose comme un mélange des deux faces de la formation, puissance et douceur, "The Scientist" insiste sur ses qualités mélodiques et "Clocks" permet de rêver à ses côtés. Il y a une progression au sein de A Rush of Blood to the Head. Celui-ci s'ouvre sur le fantasque "Politik" qui augure une production frappante et sonore alors que le tempo se ralentit peu à peu, jusqu'à l'explosion "Clocks" qui relance et fait bondir le coeur à nouveau, poussé en cela par la joie qui vient vous battre les tempes. S'ensuit alors une montée vers l'apothéose, marquée par la gravité, dont le point culminant est la troublante "Green Eyes" qui s'impose comme une des plus belles pièces du groupe. Entre deux tons, entre déclaration d'amour et prise de conscience subite du réel, cette chanson est un des bijoux de l'opus, et l'alchimie entre guitare et voix n'a rarement été aussi réussie. Enfin, avec "Amsterdam", on touche du doigt la quintessence de Coldplay. Piano, chant, mélodie : tout y est maitrisé et interprété à la perfection.

Coldplay s'installe ainsi lui-même, avec raison, sur le podium des meilleurs groupes de rock de ces dernières années. Y restera-t-il longtemps, c'est une autre histoire. Vous pourriez donc avoir un a priori au vu des performances actuelles de la formation mais je ne saurai que trop vous conseiller de vous pencher sur A Rush of Blood to the Head.


Darga - Stop Baraka - 2008

baraka

Darga revient en 2008 avec son second album, au terne d'une longue et éprouvante tournée de toutes les scènes possibles du royaume, voire même de quelques festivals internationaux. En effet, dès la sortie du premier opus, en 2004, le groupe commence la gestation certaines compositions et les expérimente face au public. On peut ainsi noter que "Tchoumira" était déjà devenue un hymne avant la sortie de Stop Baraka.

Ce processus long et fastidieux opère donc un écrémage décisif au vu des réactions de l'audience et permet de composer un album d'une rare qualité. La recette, quant à elle, n'a pas changé : des sonorités influencées tant par le Maghreb (surtout concernant l'utilisation d'instruments traditionnels comme le guembri, les krakebs ou le derbouka) que par l'Occident, personnifié ici par le reggae et le ska, dont le rythme à deux temps traverse pratiquement toutes les compositions. Le son Darga a murit, semble-t-il. Ce qui pouvait donner une impression de brouillon sur le premier opus n'existe désormais plus, notamment grâce à cette longue gestation qui fait que tout paraît maitrisé. Cela n'induit toutefois pas le lecteur sur la voie d'une musique à l'effet chirurgical et la formation laisse ainsi libre cours à un certain grain de folie qui secoue les esprits et qui, par ailleurs, devient une des caractéristiques fondamentales de l'identité du Cactus.

D'une grande qualité, Stop Baraka l'est certainement. Mais quand est-il de l'unité ? De par ses nombreuses influences, le groupe propose en effet des chansons aux aspects pour le moins différents. Ainsi, on retrouve les habituelles pistes gnawas avec "Salam Aleikoum" et "Ach Tary" qui ouvrent et ferment l'écoute comme pour marquer avec certitude les bornes que se donnent les musiciens : un univers qui retourne de toute façon vers ce qui semble le plus primitif, le plus pur, un univers marqué par ce fort sentiment de transe qui traverse la mystique gnaouie. Cette sensation se ressent également sur ce qui me paraît le moment fort de cet opus, voire l'un des points culminant de toute la discographie de Darga : "Africa". Véritable chef d'oeuvre où se mêle solo de saxophone, de clavier, de guitare sur rythmique traditionnelle aux accents sub-sahariens, la chanson pose un constat amer du continent et se rapproche de ce qu'a pu faire un Amazigh Kateb au sein de sa propre formation, en délivrant un message peu anodin sur l'africanité du Maroc. Le reste est également de fort bonne facture, toutefois dans un domaine plus festif mais toujours concerné, notamment au niveau des textes, comme en témoigne "El Khattabi", faisan l'éloge de « l'Emir du Rif » et de sa résistance ou "Rich'", s'attaquant aux inégalités sociales de la société marocaine.

Stop Baraka marque donc un pas dans la carrière de Darga. En proposant des oeuvres d'une qualité irréprochables, le groupe frappe fort et durablement. Et l'on attend la suite avec impatience.

Limp Bizkit - Chocolate starfish and the Hot Dog flavored Water - 2000

star

Accueilli par cette petite voix électronique et son petit beat gentillet, on peut se demander sur quoi l'on vient de poser les oreilles, mais bien vite les premières notes de "Hot Dog" sont là pour rassurer et introduire de la manière la plus adéquate qui soit ce groupe à part qu'est Limp Bizkit . Gros son lourd de guitare, chant rapé par l'inimitable Fred Durst connu pour son bagout, et riff destructeur : voilà la recette employée par le groupe de Jacksonville.

Chocolate Starfish And The Hot Dog Flavoured Water est un album au titre tout d'abord très étrange, mais surtout le meilleur de la discographie du Biscuit. En effet, jamais plus la formation ne réussira à allier sonorités électronique, influences hip hop et éléments métalliques. En témoigne le bon nombre de pistes devenues depuis des classiques indétrônables ("My Generation", "Rollin'", "The One", Take A Look Around" et j'en passe...). L'alchimie entre ces différents composants est ici à son apogée et on s'immisce avec aisance au milieu de cet univers si particulier. Englué au sein d'un mélange poisseux, l'auditeur prend des coups de toutes parts. Que ce soit les cymbales martelées, les riffs agressifs au possible ou les insanités du texte, tout est fait pour défouler, voire molester.

Deux choix s'offre alors pour laisser la violence s'emparer de vous. Soit c'est l'option métallique avec des déluges de notes comme sur "Full Nelson" où les riffs de Wes Borland vont presque à recouvrir les hurlements de Mr. Durst. Il n'y a plus qu'à pogoter comme un dératé. Ou bien, il faut se saisir des instrus balancées à la tronche par DJ Lethal et se laisser porter par le beat tandis que Dr. Fred envoie son flow à n'en plus finir. Il faut alors voir du côté de "Rollin' (Air Raid Vehicle)" et dans une moindre mesure de sa reprise, quelques pistes plus loin, voire du duo avec XZibit ("Getcha Groove On"). Vous l'aurez compris, l'élément significatif de cet album réside dans la violence. Celle-ci n'a pas qu'une forme musicale, on la retrouve également -et surtout- au niveau des textes. Ainsi, "Hot Dog" détiendrait le record de « fuck » dans une chanson.

Pourtant, il serait éminemment réducteur d'assimiler CSATHDFW à ces deux aspects. Limp Bizkit a du talent et sait se diversifier sans pour autant perdre en qualité. On pourrait même arguer que le groupe n'est jamais aussi bon que lorsque il ralentit le tempo et propose des chansons aux rencontres entre la balade et le metal dépressif. Ainsi, "Boiler" et "Hold On" forme un diptyque de choc où l'on sent un malaise palpable dans la voix de Fred Durst tandis que les guitares semblent créer de grandes vagues sombres où l'on irait se noyer. Tantôt violent, tantôt calme, mais jamais stable, le style imposé par le groupe est difficile à définir, et c'est pour cela qu'il mérite d'être découvert.

Avec cet opus, Limp Bizkit maitrise son répertoire à la perfection et offre à l'auditeur le meilleur aperçu de ses capacités. Ce dernier, se réveillant à l'issu d'une dernière piste électro, renvoi évident à l'ouverture, désarçonné par ce rire inhumain se répétant sans cesse, peut alors se demander s'il a rêvé tout du long.

Rancid - And Out Come The Wolves - 1995

wolves

Cher lecteur,
Ici point d'argumentation raisonné, ni d'axe d'analyse sérieuse et précise. Place au cœur, place aux sensations. Je vais te parler de ce qui semble pour moi l'un des meilleurs albums de tous les temps -ou du moins, l'une des plus grandes émotions musicales qu'il m'ait été donné de vivre jusqu'ici. Avec ...And Out Come The Wolves, je peux presque te donner le jour, l'heure et le moment où j'ai eu la chance de poser pour la première fois mes oreilles dessus. Ce qui est sûr, c'est que ma vie n'est plus la même depuis ce temps là.

C'est avec "Ruby Soho" qu'a commencé mon éducation au son de Rancid. Et me diras-tu, quoi de mieux que cette chanson, véritable quintessence de la musique du groupe. Des sonorités aux frontières du reggae, du ska et du punk le plus acerbe, soutenues par la voix inoubliable qu'est celle de Tim Amstrong -cassée à souhait, rauque et modulable selon le tempo- ainsi que par l'arme de destruction massive que représente Matt Freeman, accompagné de sa basse. Je ne pouvais pas aborder mieux l'album. Et que dire de ce dernier, dont aucune chanson, pas une seule minute, pas une seconde n'est du remplissage. Ici, tout est excellent, le solo de Matt sur "Maxwell Murder", le refrain de "As Wicked", l'intro de "Time Bomb"... Je te défie, ô lecteur, de trouver un seul défaut à ...And Out Come The Wolves.

Et pourtant avec près de vingt chansons, on pourrait croire que le groupe a laissé la facilité s'installer et s'est contenté de proposer l'intégralité de son répertoire. Mais il n'en est bien évidemment rien. La force de Rancid est de louvoyer entre les styles, les tempos, les tonalités, pour délivrer ce qu'il y a de mieux à chaque fois. Prenons le ska. Que dire, si ce n'est que "Time Bomb" et "Old Friend" sont des chefs-d'oeuvre du genre. Quant au punk, pourrait-on affirmer que "Lock, Step & Gone" aurait fait honte à Joe Strummer ou Wattie Buchan ? Ces chansons produisent sans exception le même effet à chaque écoute : la sensation d'un bonheur puissant et communicatif. Même si les textes sont sombres ou critiques, c'est un soleil qui irradie en mon for intérieur. "Journey to the End of the East Bay" et "Daly City Train" sont tels des messages audios qui partent de mes oreilles pour exploser en étincelles de dopamines tout le long de mon corps.

...And Out Come The Wolves : les loups sont sortis et ont bouleversé ma vie. On peut dire que cet album marque un tournant pour moi. Avec toute la subjectivité dont je dispose, je ne peux que t'engager, cher lecteur, à te ruer sur cet opus d'un groupe excellent au demeurant, mais qui n'a jamais réussi par la suite à réitérer l'exploit de délivrer un objet aussi parfait. Pourtant on parle de punk, pourrais-tu m'objecter, et le punk est-il capable de la perfection : n'est-ce pas quelque peu antinomique ? Ma réponse est claire, définitive et sans ambiguïté : non. La musique n'est plus la même depuis la sortie de cette galette. Et au risque de paraître dérangé, si cela ne t'a pas effleuré jusque là, je ne crois pas que je suis capable de la noter. Longtemps j'ai hésité devant la tâche que représentait mettre des mots, mes mots, sur mes émotions. Pour Destination Rock, c'est sous la forme d'un 10/10 que sont retranscrits mes sentiments. Mais au fond de moi, il y a pas de note qui puisse approcher ce que je ressens.



J'ai essayé de diversifier au maximum les genres sur cette page, mais sachez que je chronique le plus souvent du punk sur le site (le membre Val, avec la crête, c'est moi). Bref, si cela vous a plu, je ne saurai que vous recommander d'aller faire un tour sur Destination Rock ou sur le forum, pour discuter avec d'autres passionnés.

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